Ce voyage en Islande est l’aboutissement d’un projet que j’ai en tête depuis les années 80 lorsque j’ai découvert le livre de Joël Cuénot, “L’Islande et mes sentiers imaginaires”.
Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
L’Islande a toujours eu la réputation d’être un pays très cher, d’autant que j’avais envie d’accorder du temps pour un tel voyage. Ce temps m’a fait cruellement défaut durant ma vie professionnelle, désormais je pouvais me le permettre.
Le but du voyage étant essentiellement photographique, j’avais décidé d’y aller seul avec l’approbation de ma femme et de ma fille. Mais à la fois pour des raisons de sécurité et de partage de coûts, je m’étais mis en quête d’un compagnon de voyage passionné, comme moi, par la photographie.
J’avais donc passé une annonce à l’automne 2010 au Festival de Photos de Nature de Montier-en-Der. Robert a répondu favorablement très vite. Plusieurs de ses amis s’étaient déjà rendus en Islande et il avait envie de faire ce type de voyage.
Le voyage prévu allait prendre 5 semaines, et dans ce contexte, il n’était pas évident de trouver quelqu’un ayant la disponibilité sur une période aussi longue.
Robert étant son propre « patron », il décida de s’accorder ce temps, avec l’accord de sa compagne.
Les places étant vite prises sur l’unique ferry qui assure la liaison une fois par semaine entre le Danemark et l’Islande, les billets furent réservés dès décembre 2010, auprès de Smyril Line, via une agence de voyage afin de souscrire une « assurance annulation » qui nous couvre d’une manière solidaire.
La cabine réservée comportait une fenêtre. Le supplément de prix est conséquent, mais craignant un sentiment de claustrophobie, je ne souhaitais pas passer deux nuits sans avoir un repère visuel vers l’extérieur.
Pour ce voyage, priorité à l’Islande, donc pas d’arrêt prévu aux Iles Féroé.
Le choix d’être sur place au moment du solstice d‘été était motivé par le fait de bénéficier des journées les plus longues. D’avoir une amplitude de temps maximum pour les photos. Même si l’Islande est en dessous du cercle arctique, à cette période, il ne fait jamais complètement nuit. Juin a aussi la réputation d’être le mois le moins pluvieux. Toutefois, les pistes de l’intérieur n’ouvrant en général que fin Juin, l’itinéraire devait tenir compte de ce paramètre.
Mon véhicule, une Land-Rover Defender 110 td5, acheté d’occasion, était en cours d’aménagement et il me restait pas mal de travail à faire avant le départ.
La préparation mécanique du véhicule, vidanges, graissages, pose d’une coquille de pont, d’un ski de protection de la barre de direction, pose d’un Schnorkel avec mises à l’air des éléments nécessaires, sera assurée par La Boîte à Land, petit garage familial spécialisé, quelques temps avant le départ. Les choses sont restées simples. Les caractéristiques de ce type de véhicule sont largement suffisantes pour affronter, en été, les pistes islandaises et il n’était pas question de transformer le voyage en expédition.
J’ai gardé les pneus d’origine du véhicule : des General Grabber AT, ils ont 90000 kms, mais ne sont absolument pas usés. Un 6 ème pneu du même type, trouvé d’occasion, assurait de pouvoir reconstituer une roue de secours en cas de crevaison grave.
Dans l’équipement du véhicule : des sangles d’arrimage et des manilles afin de pouvoir être sorti ou sortir quelqu’un d’un mauvais pas, ainsi qu’une trousse à outils assez complète.
L’équipement intérieur a été entièrement réalisé par moi-même.
Il s’agissait surtout d’aménager l’aspect camping, pas uniquement destiné à ce voyage.
Le véhicule est désormais doté de :
- frigo à compresseur Waeco 12v – 220 v
- réservoir d’eau propre de 45 l avec robinet, pompe électrique, petit évier.
- table de cuisson gaz 2 feux, bouteille camping gaz type 904
- placards de rangement
- banquette transformable en un couchage pour 1 personne
- installation électrique : batterie auxiliaire indépendante, convertisseur 220 v, éclairage
- table de camping, servant également à rigidifier le dossier de la banquette
- rideaux occultants et isolants « James Baroud »
- caméra de recul, avec reprise de l’image sur l’écran de l’autoradio.
Lors d’un week-end « test », avec Robert nous avons campé dans les Ardennes, pour définir le matériel à emporter et sa place dans la voiture.
J’avais prévu de dormir dans la voiture, mais j’ai pris aussi une tente (Jamet Newberry) pour les fois où nous resterons plusieurs jours au même endroit. Robert avait une petite tente rapide à monter.
Le matériel de camping sera logé dans son intégralité dans un coffre placé sur la galerie de la voiture.
Roulées dans le 6 ème pneu, les sangles, trouveront leur place également sur le toit, ainsi qu’un petit jerrycan de 10 litres, placé au centre du pneu.
Une valise étanche, toujours sur la galerie, contiendra, les chaussures de marche et les vêtements de pluie. Il avait été envisagé d’emporter des waders de pêcheurs (cuissardes), afin de pouvoir tester à pied la profondeur des gués, mais j’y ai renoncé devant le poids et l’encombrement. A la place nous avons emporté des chaussures de plongée pour éviter de se blesser sur les cailloux. (on ne s’en est pas servies).
Robert étant très pris par ses activités professionnelles j’ai été seul à préparer le voyage et l’itinéraire.
Muni de cartes papiers, d’une carte topo gratuite, compatible avec un GPS Garmin et les logiciels l’accompagnant, ainsi que différents guides, j’ai commencé à étudier l’Islande.
Les différents récits de voyage et forums trouvés sur Internet furent également très utiles.
La première difficulté consiste à mémoriser les noms, qui sont parfois imprononçables pour nous. S’il est facile de reconnaître à quoi se réfèrent « foss », « jokul »…etc… l’orthographe variable selon les guides rend la tâche difficile.
Ce n’est qu’à force de manipulations, d’usage de la mémoire photographique, que j’ai fini par enregistrer la topographie globale et avoir des points de repère.
Plutôt que de préparer un itinéraire précis, le travail a consisté en un relevé des sites que je voulais voir. N’ayant aucune réservation d’hébergement à faire, nous avions une grande liberté de décider où nous voulions aller et du temps à y consacrer. Il n’y avait qu’une date de retour à respecter et cela nous a donné la souplesse nécessaire au gré de la météo et de l’intérêt que nous trouvions aux sites.