Aurore boréale au dessus du Jokulsarlon, Islande
6 ème voyage en Islande – Chasse aux aurores boréales
Septembre / Octobre 2015
Depuis mes précédents voyages en Islande en hiver, j’avais envie d’y retourner en privilégiant le spectacle des aurores boréales, celui-ci serait donc le 3 ème en dehors de l’été.
Un post sur le forum voyage-islande m’a conduit à participer à un voyage en Septembre – Octobre 2015.
Partir avec des inconnus est toujours un pari un peu risqué, mais quand on partage les mêmes passions (la photographie, l’Islande…) on a toujours un à priori favorable. Et puis j’étais parti en 2011, en été, avec quelqu’un que je connaissais très peu et ça c’était plutôt bien passé, même si, sur une séjour long : 5 semaines, quelques tensions entre nous avaient fini par se faire sentir.
Là il s’agissait, pour moi, de partir 8 – 10 jours en partageant les frais, notamment la location de la voiture, toujours onéreuse en Islande. Les deux autres membres de ce périple, restaient pour une période plus longue, 3 semaines pour l’un, 4 semaines pour celui qui était à l’initiative de ce voyage. Le cahier des charges était clair : « chasse aux aurores boréales », cela voulait dire être en mouvement en permanence, en fonction de données météo précises et donc à court terme, pour se rendre sur des « spots » où nous aurions un ciel dégagé et donc aussi gérer les hébergements à la dernière minute. Se rendre sur un spot de nuit, en pleine nature n’est pas simple si cela n’a pas été précédé d’un repérage de jour, il s’agissait donc de ne pas arriver sur place à la dernière minute.
La logistique et l’organisation dans un tel contexte doivent donc être rigoureuses.
L’Islande est un pays plus facilement accessible que certains autres et moins cher que la Norvège par exemple, (même si l’hébergement et la location de voiture y sont quand même onéreux). Par contre la météo est aléatoire, il est difficile d’avoir des ciels dégagés. Le climat est plus doux et humide que d’autres pays du nord. La couverture nuageuse peut y rester présente plusieurs jours de suite, donc on a aucune garantie quand on programme à l’avance un séjour sur place.
Mais l’Islande a aussi d’autres attraits…et personnellement je ne m’en lasse pas.
Matériel photographique employé pour ce voyage :
- Deux pieds photo, dont 1 vieux trépied Gitzo très lourd (bien utile pour rester stable malgré le vent, je l’utilisais avec une chambre 4×5 inches).
- Boîtier Canon 5D MKII
- Objectif Canon L 8-15 mm (fisheye) – Objectif loué. [ auprès de ce prestataire sérieux et recommandé : Objectif-location.fr ]
- Objectif Canon L-IS 70-200 mm f4
- Objectif Samyang, monture Canon 24 mm f1.4
- Boîtier Fuji XT1
- Objectif Samyang 12 mm f2
- Objectif Fuji 18 mm f2
- Objectif Fuji 10-24 mm f4
- Télécommandes – intervallomètres.
J’avais bien sûr d’autres objectifs avec moi, mais je n’ai utilisé que ceux mentionnés plus haut. Les données exif des photos de cet article sont accessibles en cliquant que les liens indiqués.
Pour la description du phénomène « aurore boréale » et des conseils pour son observation et la photographie, vous pouvez consulter cet article de mon site.
Pendant 3 jours de suite, toutes les nuits, j’ai eu la chance d’avoir un ciel à peu près dégagé et des indices Kp favorables. C’est la première fois que je vois autant d’aurores boréales.
Samedi 26 septembre 2015
Dès le soir de notre arrivée, nous nous sommes rendus à proximité d’un phare sur la péninsule de Reykjanes. A peine visible à l’oeil, l’ovale auroral était présent et les appareils photos arrivaient à capter la couleur verte du phénomène qui n’était pas très fort.
La lune était pleine, et une ondée a généré un bel arc en ciel mais la brièveté de l’évènement n’a permis de le capter qu’en partie.
Dimanche 27 septembre 2015
Le lendemain, jour de l’éclipse totale de lune, les prévisions donnaient une ouverture du ciel dans la région de Snaefellsnes, nous avons donc pris la route vers cette péninsule à l’Ouest de l’Islande.
Hébergement à l’auberge de jeunesse de Grundarfjördur, puis photos sur le site célèbre et déjà très photographié de la cascade qui fait face à la « montagne église » : Kirkjufell.
Nous y retournons le soir, en espérant avoir des aurores boréales au dessus de la montagne.
Là aussi le phénomène n’est pas très fort, il y a beaucoup de photographes sur place, des camping-cars qui produisent une pollution lumineuse… Pas facile d’avoir un cadrage sans les avoir dans le champ. Décidément ce site est trop couru !
Le ciel se couvre, nous décidons de bouger et de retourner sur la côte sud, vers le site de l’église de Budir où nous étions passés dans la journée. L’éclipse de lune ne va pas tarder.
Sur place, même si le ciel est nimbé de couleur verte par le cercle auroral, il n’y a pas de paroxysme.
Je m’essaie à quelques photos pendant l’éclipse de lune, mais sans monture équatoriale (qui compense la rotation de la terre), les résultats avec une longue focale que j’obtiendrai ne sont pas satisfaisants. Par contre l’église, les nuages verts et le ciel étoilé que perce la lune après l’éclipse compose un bel ensemble.
Lundi 28 septembre 2015
Pluie continuelle toute la journée…nous restons sur place à scruter les prévisions météo.
Aller vers le nord ? Aller vers le sud ? Aucune option ne se dégage.
Mardi 29 septembre 2015
Le lendemain, nous optons pour nous rendre vers le Jokulsarlon. Cela fait pas mal de kilomètres à parcourir, d’autant que nous devons repasser par la péninsule de Reykjanes pour récupérer des chaussures oubliées… Nous savons que pour ce soir les prévisions, de nouveau, ne sont pas bonnes et que la couverture nuageuse est telle que ce sera une soirée « sans ». Avant de prendre vraiment la route nous tournons autour de la péninsule, mais le volcan « Jules Vernes », le Snaelfell et son glacier sont pris dans les nuages, nous nous contentons de quelques arrêts pour explorer les champs de lave, sans s’attarder.
Sur la route, pas d’arrêt aux cascades célèbres, ni à Vik…
Nous sommes là pour les aurores, pas pour les paysages…
Ça ne me gêne pas, c’est mon 6ème voyage ici et je connais tous ces endroits, de plus la météo est exécrable, aucune opportunité de bonnes images.
Hébergement au Kálfafellsstadur B&B à proximité du Jokulsarlon.
Mercredi 30 septembre 2015
Au matin, nous comprenons que cet endroit comporte un « B » de trop, car il n’y a pas de breakfast, pas de petit-déjeuner sur place et la cuisine est indiquée comme « private », donc même pas la possibilité de se faire un café…
Pendant que nous explorons les environs nous apprenons qu’il y a un risque de Jokulhlaup en raison d’une éruption sous glacière et que la rivière Skafta déborde et menace la route N°1.
En 2011, la route avait été emportée et coupée pendant plusieurs semaines.
La météo n’est toujours pas bonne pour les aurores, mais nous décidons de rester sur place. Le ciel restera couvert toute la journée, je m’amuse à explorer le champ des possibilités avec le 8-15mm Canon, je n’avais pas encore fait de photos avec un fisheye au Jokulsarlon.
Dans l’après midi je négocie le tarif « hiver » à l’hôtel Hali, où j’ai déjà séjourné à plusieurs reprises. Là, je sais que le petit déjeuner est copieux !
Cet établissement a supprimé la cuisine qui était dans les bâtiments où sont les chambres et qui m’avait été bien utile pour éviter, le soir, le restaurant assez cher, de l’hôtel. C’est manifestement une volonté délibérée de la part de la direction avec qui je me suis entretenu à ce sujet, leur volonté est d’avoir une clientèle plus « select »…
Bien dommage, car les alternatives sont peu nombreuses dans ce secteur très isolé.
En fin de journée le vent se lève et des nuages lenticulaires apparaissent dans le ciel. On comprend pourquoi certains affirment avoir vu des soucoupes volantes…
Jeudi 1 Octobre – Samedi 3 Octobre 205
Cette fois-ci, les prévisions sont bonnes pour la soirée, nous décidons de rester sur place.
Il faut donc renouveler l’hébergement, malheureusement des discussions sans fin avec mes compagnons du voyage nous font rater la seule chambre qui restait à l’hôtel Hali.
Nous nous rendons donc directement à différents endroits pour essayer de trouver un lieu accueillant et d’un prix raisonnable dans le secteur. « On est hors saison , donc ça devrait être simple »… mais il n’y a plus de hors saison, en Islande, surtout dans le secteur du Jokulsarlon. Nous finissons par trouver la possibilité d’une chambre dans une espèce d’école désaffectée…et prenons la route pour Höfn, histoire d’explorer.
La promiscuité avec mes compagnons de voyage commence à me peser sérieusement. Certes nous partageons la passion de la photographie et l’intérêt pour l’Islande, mais les blagues grossières incessantes de mes compagnons de route, l’attitude, les réflexions sexistes et machistes en présence de toute personne du sexe féminin me sont insupportables depuis le début. La remise en cause dans le choix de destinations pour de mauvais prétextes, les atermoiements autour d’un hébergement, la non prise en compte des repérages de jour nécessaire, me conduisent à décider de continuer le voyage seul…en débarquant à Höfn. Petite ville isolée du sud-est de l’Islande où j’avais déjà campé en été à différentes reprises.
Le temps de me réorganiser, trouver un hébergement, louer une voiture…le soir même j’étais autour du Jokulsarlon pour assister à un paroxysme d’aurore boréale qui durera assez longtemps pour que je puisse même faire un time-lapse.
Les jours suivants, la météo et les indices de prédiction d’aurores sont favorables et je décide de rester sur place, finalement j’y passerai trois nuits.
A proximité de Höfn, j’ai pu avoir de bonnes opportunités, notamment au dessus des montagnes célèbres de Vestrahorn (Vesturhorn) à proximité de l’ancien village de Stokksnes (et d’une base radar de l’Otan).
Le soir suivant, à la recherche d’un paysage intéressant pour les aurores boréales, je suis tombé presque par hasard sur la langue glacière de Hoffelsjokul. Quand je dis par hasard ce n’est pas tout à fait vrai, puisqu’il faut parcourir une dizaine de kilomètres d’une piste caillouteuse pour y accéder. C’est un peu un mini Jokulsarlon, avec son lac et les icebergs qui y vêlent depuis la langue glacière. Arrivé sur place vers 17 heures, je suis allé repérer les lieux à pied en franchissant le dépôt morainique et je suis resté sur place en attendant la nuit.
Dimanche 4 octobre 2015
Je n’avais pas pris de billet d’avion pour le vol du retour, voulant pouvoir moduler mon voyage en fonction des opportunités offertes par la météo. J’étais parti par Iceland Air, mais un vol vers Paris sur cette compagnie pris à la dernière minute était cher, c’est donc par Wo Air que j’allais rentrer.
Il n’était pas question de garder la voiture de location pour rentrer à Reykjavik, c’est en bus que j’ai rejoint la capitale puis l’aéroport. Heureusement la route n’a finalement pas été coupée par le Jokulhaup. Parcours assez long sous une pluie incessante : un premier bus pour faire Höfn – Vik, puis un deuxième pour faire Vik – Reykjavik, un troisième pour aller d’une gare routière à une autre, puis le fly-bus pour l’aéroport. Chambre réservée à l’hôtel Smari, à deux minutes à pied de l’aéroport, pratique mais cher cette fois-ci ! Le double de ce que j’avais payé en mars 2014. Il n’y a vraiment plus de basse saison en Islande !