L’objectif Meike 6,5mm f2 est un objectif fish-eye qui couvre un champ circulaire de 190°.
Il est adapté aux appareils photo au format APSC. Le problème à l’utiliser avec des appareils de ce format c’est que le cercle est légèrement tronqué en haut et en bas de l’image :(léger « crop »), d’ailleurs sans doute dû à un léger décentrage par rapport à la monture ce « crop » n’est pas symétrique en haut et en bas de l’image. Comme on peut le voir sur cette image prise avec un Sony A6000, défiltré/filtré infrarouge 720nm.
C’est pourquoi je l’ai surtout utilisé sur un boîtier « Full-Frame » et dans ce mode plein format pour avoir le cercle en entier. Le jeu de réflexion dans les bagues internes est apparent autour de l’image, ce qui donne un effet exploitable et intéressant je trouve, d’autant qu’en cas de haute lumière à la périphérie, comme le soleil dans le champ, cet effet ajoute quelque chose à l’image.
L’objectif présente une bonne qualité optique, même sur les bords. Les valeurs indiquées sur la bague des diaphragmes sont complètement fantaisistes, fermer d’un cran (cran d’ailleurs qui n’existe pas) ne correspond absolument pas à fermer d’un diaphragme. Je me suis donc fait une échelle scotchée sur la bague des diafs pour avoir une idée plus réaliste. La bague des distances est complètement fausse également et pas calée. Pour être à l’infini, sur mon exemplaire, il faut que je règle la distance entre 0,5m et 1m. Tout ça n’est pas si grave si on en tient compte. A noter que Meike a modifié depuis cette bague, en indiquant seulement <far> <near> et l’infini en omettant de mettre des repères de distances. Le repère de montage sur le boîtier est quasiment invisible et comme l’ajustement sur la monture est plutôt serré, toutes les bagues tournent quand on monte l’objectif. L’objet est assez dense et paraît lourd en comparaison de sa taille. Le bouchon avant vient s’emboîter sur l’objectif, il est facilement perdable…Bien sûr aucun filetage pour le montage d’un quelconque filtre, et attention la lentille frontale est proéminente donc fortement exposée à tout accident et aux doigts qui trainent.
Cet objectif photographie sur 190°, donc derrière soi ! On a donc facilement ses pieds ou ses doigts en bordure de champ et ce n’est pas toujours facilement détectable au moment de la prise de vues.
L’automatisme d’exposition est souvent pris en défaut par la quantité de noir qui entoure la zone réellement photographiée, il faut donc faire quelques essais et regarder l’histogramme pour s’assurer de ne pas surexposer l’image et cramer les hautes lumières.
Ce n’est pas un objectif universel et son utilisation est limité à un usage particulier. Mais notamment en photographie d’architecture il peut donner des images intéressantes. Même s’il photographie un champ très large, il convient de s’attacher à une grande rigueur dans le cadrage et dans la manière de se placer.
L’objectif n’est pas très cher, autour de 140 € au moment où j’écris ces lignes, et le rapport prix/images intéressantes potentiel est assez favorable pour celui qui veut tenter l’expérience. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le tester en Astrophotographie, ou pour des photos d’Aurores Boréales, mais je pense que je n’oublierai pas de l’emporter pour de telles circonstances.
Voici un série d’images faites avec cet objectif et un Sony A7RIV, qui offre l’avantage donner 26 millions de pixels en mode APSC, même si je le rappelle je l’ai utilisé en mode plein format, le recadrage étant intervenu en post-production. Si on ne considère que la partie circulaire, sans exploiter les réflexions sur les bagues internes, cela donne quand même une image d’environ 16 millions de pixels donc largement exploitable.
Ces images ont fait l’objet d’une publication sous forme de livre / album : A fish’s eye-view