Albert Bierstadt – The Rocky Mountains, Lander’s Peak
Introduction
Les Etats-Unis font partie des nations qui polluent le plus la planète. Pourtant les états-uniens ont su préserver des espaces immenses où la nature est conservée intacte et l’impact de la présence humaine limitée. L’infrastructure élaborée depuis plus d’un siècle permet une accessibilité remarquable et chacun peut y trouver son compte, les touristes voyageant en groupe aussi bien que ceux qui préfèrent s’immerger dans une nature sauvage.
Histoire
La colonisation des Etats-Unis a commencé par l’Est et s’est étendue progressivement vers l’Ouest. Mais, avant la colonisation, il a fallu explorer ces régions. Parmi ces pionniers, des « coureurs des bois » d’origine française, partant du Canada, se sont aventurés jusqu’aux contreforts de Rocheuses, dans des périples qui ont couvert un territoire grand comme 7 fois la France : la Louisiane. Sous ce nom, à l’époque, ce territoire s’étendait du Nord au Sud, depuis les Grands Lacs jusqu’au Golfe du Mexique, et d’Est en Ouest, du Mississipi aux Montagnes Rocheuses.
la Louisiane, en vert sur la carte, les territoires cédés lors de sa vente par Napoléon en 1803
Beaucoup de sites, rivières, villes laissent deviner encore aujourd’hui sous une orthographe altérée, leurs noms d’origine française. En 1803, Napoléon vend à Jefferson pour 15 millions de dollars, cet immense territoire. Ce président visionnaire, commandite l’expédition de Lewis et Clark dont la mission est de trouver un passage au-delà des Montagnes Rocheuses et d’atteindre l’océan Pacifique.
William Clark à gauche – L’expédition (1804-1806) – à droite, Meriwether Lewis
Ils embarquent, notamment avec eux dans cette mission, Toussaint Charbonneau, « coureur des bois » d’origine française et sa femme, une indienne Shoshone Sacagawea. De cette expédition, ils rapporteront une moisson de renseignements sur la botanique, la faune, la culture indienne et bien sûr une cartographie précise des régions visitées. La colonisation de l’Ouest proprement dite ne commencera réellement qu’une quarantaine d’années plus tard avec les conséquences catastrophiques que l’on connaît pour les populations autochtones.
Peinture
Les missions d’exploration se succèdent et aux groupes de scientifiques, se joignent des dessinateurs, des peintres qui rapportent croquis et tableaux des paysages extraordinaires rencontrés. Cela conduira même à la création d’un mouvement artistique « The Hudson River School ».
Grand Canyon of the Yellowstone, 1906 – Thomas Moran
Twilight in the Wilderness, 1860 – Frederic Edwin Church
Yosemite Valley, 1868 – Albert Bierstadt
Dans l’histoire de la peinture américaine, ces peintres (Thomas Moran, Albert Bierstadt, Frederic Edwin Church … ) connaîtront le succès de leur vivant et leurs œuvres vont sensibiliser le public et les politiques à la beauté de ces paysages. La géologie devient un phénomène de mode et une forme de tourisme dans ces régions s’organise. Un courant d’opinion s’instaure afin de protéger ces sites et en mars 1872, le président Ulysse S. Grant signe la loi créant le Parc National de Yellowstone. Le concept sera appliqué ensuite à beaucoup d’autres sites.
Photographie
W.H. Jackson, son assistant avec le matériel transporté à dos de mule 1873
Des photographes se joignent aussi aux missions d’exploration, dont le plus célèbre : William Henry Jackson (1843-1942). À l’époque le matériel encombrant et lourd est transporté à dos de mules : les plaques de verre fragile, les produits chimiques (le procédé employé est celui du collodion humide : les plaques photosensibles sont préparées et développées sur place).
Ce courant photographique est perpétuée plus tard par de nombreux photographes dont l’exemple le plus connu est Ansel Adams (1902-1984). La qualité de ses images, sa volonté de partager ses méthodes dans la maîtrise de la prise de vues et du traitement en laboratoire l’ont rendu célèbre et il est devenu une référence reconnue mondialement.
Cette tradition perdure toujours grâce à des photographes de différentes générations (David Muench, Michael Fatali), pour n’en citer que quelques-uns) et, dans ces lieux, il est courant de rencontrer des photographes déployant leur chambre 4×5 ou 20×25.
Il existe aux Etats-Unis et en Angleterre des revues spécialisées dans la photographie « Outdoor » ainsi que de nombreux sites web. Dans les « Information Centers » des parcs nationaux, il est possible de consulter et d’acheter des livres de photographes. Certains d’entre eux ont même des galeries à proximité, afin de vendre des tirages de leurs œuvres.
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